UN PATRIMOINE BATI D’EXCEPTION
Organisées autour de la Place du Martray, les riches demeures de granit et hôtels particuliers de caractère témoignent de la prospérité marchande passée, et rappellent l’architecture classique des XVIIe et XVIIIe siècles.
L’Hôtel Sevoy (XVIIe siècle)
C’est la maison la plus remarquable de Jugon, de style Louis XIII. Il s’agit d’une demeure bourgeoise du XVIIème siècle ayant appartenu à la famille Sevoy. Son propriétaire, fils d’un notable, a visiblement voulu que sa maison reflète sa richesse et son pouvoir. L’Hôtel Sevoy est souvent confondu avec le Château de Jugon. Bien qu’il n’en soit pas un, il a été conçu à l’image des châteaux forts. Cet hôtel magnifique, édifié en 1634, au plus près du site de l’ancien château qu’il cherche à remplacer, présente une architecture particulièrement originale, d’aspect très médiéval mais habillée à la mode du temps (Tour d’escalier octogonale, oculi, frontons décorés,…). Ce monument est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1975.
Info pratique :
L’Hôtel Sevoy, en cours de rénovation, est aujourd’hui la propriété d’un particulier, il n’est donc pas ouvert à la visite.
L’Eglise Notre-Dame et Saint-Etienne
L’église actuelle est, dans ses éléments les plus anciens, une survivance du monastère bénédictin, le Prieuré Saint Etienne, qui fut édifié au XIIème siècle sur les bords de l’Arguenon. Elle a été plusieurs fois transformée au cours des siècles.
Du XIIème siècle, subsiste le grand portail d’entrée dans la nef, de pur style roman.
Des XIVème et XVème siècles date la « Tour » ou clocher. Son toit en bâtière de type normand, quasiment unique en Bretagne, est une anomalie que n'explique aucun élément d'histoire.
Tout le pignon sud (côté droit du transept), avec son portail cintré, est du XVIème, ainsi que tout le côté sud de la nef.
En 1973 et 1974, d’importants travaux de restauration ont été effectués dans l’église de Jugon.
C’est une église à la fois dépouillée, lumineuse et recueillante qui s’offre aujourd’hui au regard de ses visiteurs.
A ne pas manquer : Le portail ouest de style roman du 12ème siècle, calvaire inscrit à l’inventaire des monuments historiques (socle sculpté représentant les symboles des évangélistes), 3 vitraux exceptionnels (vitrail retraçant la fondation de Jugon, vitrail rendant hommage aux jugonnais disparus pendant la 1ère guerre mondiale, vitrail symbolisant la séparation de l’Eglise et de l’Etat), Vestiges de fonds baptismaux provenant du prieuré des bénédictins. Une statuette du Christ en croix en ivoire, volée dans l´église de Jugon au cours de l´hiver 1998, n´a pas été retrouvée.
Info pratique :
L’église de Jugon n’est ouverte à la visite que lors des visites guidées, (le mardi matin en juillet et août, le reste de l’année sur réservation)
La Mairie
A l’emplacement de l’actuelle Mairie s’érigeait au XVIIème siècle la chapelle Sainte Anne, détruite sous la Révolution.
En 1836, le Conseil Municipal décide de construire une Grande Halle en bas de la place du Martray. Le rez de chaussée ouvert par trois porches abritait les étales des marchands, alors que le premier étage servait de locaux à la Mairie. La halle mairie fut détruite en 1931, une partie des pierres de la halle (arcades) fut récupérée : on peut les admirer sur la façade du n°10 place du Martray.
La nouvelle mairie, appelée « Maison Sainte-Anne », est construite en 1860, à l’emplacement de l’ancienne chapelle Sainte-Anne, en grande partie avec les ruines de la chapelle (élément remarquable : le linteau de la porte de style renaissance, inspiré des temples grecs).
A ne pas manquer : dans le hall de la Mairie peuvent être admirés un blason de Jugon et les actes de fondation de l’ancienne Chapelle Sainte-Anne, gravés dans la pierre.
La Maison de la tête noire
Il s’agit d’une maison à pans de bois (non apparents) de la fin du XVIème siècle, la plus vieille de Jugon.
Elle présente une architecture très hétéroclite : à y regarder de plus près, on constate que les linteaux sont dépareillés.
Une légende est attachée à cette maison.
On a prétendu que cet immeuble était relié au Château de Jugon par un tunnel et qu’au fond du puits de la maison aurait été retrouvé le corps d’une femme conservée dans du sel (« la femme salée »).
La Maison de l’Escu
Cette demeure du XVIIème siècle, aujourd’hui restaurant traditionnel, est l’une des plus pittoresques de Jugon. Elle tire son nom d’une famille de l’Escu, originaire de l’évêché de Dol. Sa cheminée monumentale armoriée, de style médiéval, a été rapportée du Château de Jugon après sa destruction en 1616.
Les lavoirs
Il reste à Jugon quelques lavoirs (ou « douets »), rue du Four, rue de la Triballe, datant de la fin du XIXème siècle.
La rivière qui longe le fond des jardins attachés aux maisons de la Place du Martray a longtemps permis à leurs habitants d’avoir un lavoir et des toilettes couvertes, mais l’évolution du bourg au XIXème siècle et le manque d’hygiène rendirent nécessaire la construction d’équipements collectifs.
Le lavoir public permettait, grâce à une place aménagée pour un chaudron, de pratiquer la buée sur place.
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